Le 28 Janvier, la maison de ventes SAINT PAUL AUCTION présentera des œuvres d’Antoine-Louis BARYE (1795-1875),
l’occasion de revenir sur la production prolifique de ce sculpteur du XIXe siècle.
Fils d’orfèvre, Antoine-Louis Barye se forme auprès des artistes néo-classiques François-Joseph BOSIO et Antoine-Jean GROS, dont l’atelier deviendra le foyer du mouvement romantique. En 1818, il entre à l’école des Beaux-Arts puis en 1820, il travaille pour l’orfèvre Jacques-Henri Fauconnier, pour qui il réalise de nombreuses petites sculptures. Cette formation sera primordiale pour la suite de sa carrière puisqu’il y apprend les techniques de fonte des métaux et de la ciselure. A partir de 1823, il fréquente assidument la ménagerie du Jardin des plantes afin d’étudier les animaux sauvages et s’en inspirer pour ses œuvres sculptées.
En 1831, il expose ainsi le plâtre d’Un tigre ayant surpris un jeune crocodile le dévore, qui deviendra en bronze Le Tigre dévorant un gavial. En 1833, il expose Le lion au serpent et pour lequel la critique se montre enthousiaste. Son succès lui permet de recevoir des commandes publiques, à l’instar du Lion en marche pour la Colonne de Juillet ou encore des compositions de La Force et de L’Ordre pour le Pavillon Denon, et de La Paix et de La Guerre pour le Pavillon Richelieu au Louvre.
A partir de 1838, il décice d'ouvrir sa propre fonderie afin de produire lui-même ses bronzes et en contrôler la qualité. Cette production se distingue alors des éditions posthumes réalisées par des fondeurs comme Barbedienne.
Focus sur Thésée combattant le Minotaure (première version) en vente le 28 Janvier
Pourtant refusé au Salon de 1843, Thésée et le Minotaure est salué dès l’année suivante et décrite au catalogue de la maison Besse et Cie, seul dépositaire des bronzes de Barye, comme :
« Certes, c'est là une des plus belles choses, une des plus énergiques figures qu'ait produites la sculpture moderne ;
maîtrisant son ennemi et prêt à le dompter, le héros grec a toute la noblesse, toute la force et toute la fierté que comporte le personnage fabuleux ».
Barye a réalisé une première version de ce sujet mythologique en 1843 puis une seconde en 1857. Notre épreuve est la première version, qui se caractérise par une terrasse rectangulaire non profilée, une signature de l’artiste placée entre le pied droit de Thésée et les rochers et la présence des attributs sexuels du Minotaure qui seront supprimés dans la seconde afin de s’adapter à la morale puritaine de la bourgeoise du Second Empire. L’intérêt de notre version est de ne pas avoir été éditée à titre posthume mais seulement du vivant du sculpteur, soit par son atelier, soit par l'atelier Martin lors de son association avec Barye.
Le Catalogue raisonné des bronzes de Barye, réalisé par Richarme et Poletti (Paris, 2000), qui référence l’œuvre sous le numéro F31, nous apprend ainsi que seulement une quinzaine d’épreuves ont été tirées avant 1857. Notre œuvre présentant l’estampille BARYE de l’atelier de l’artiste (estampille que l'on ne retrouve plus après 1857), elle fait certainement partie des premières éditions fondues par son atelier ; les épreuves éditées ensuite sous l’association MARTIN-BARYE étant suivie d’un numéro, contrairement à la nôtre.
Nous sommes donc face à une sculpture qui se caractérise par sa rareté et par sa qualité.
N'hésitez pas à contacter nos commissaires-priseurs si vous souhaitez faire expertiser vos bronzes !
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